Le névrome de morton, si dans un premier temps, on privilégie des solutions non invasives comme le repos, le port de semelles ou la prise d’anti-inflammatoires, la chirurgie est parfois la seule issue pour se débarrasser définitivement des douleurs. Mais à quelles conditions le passage sur le billard s’impose-t-il ? Décryptage dans cet article.
Qu’est-ce qu’un névrome de morton ?
Un névrome de morton est une pathologie douloureuse qui touche principalement l’avant-pied. Il s’agit d’un épaississement du nerf au niveau de la plante du pied, provoqué par une compression chronique. Cette lésion nerveuse engendre des douleurs et des engourdissements importants. Mais il peut aussi survenir chez des personnes qui passent beaucoup de temps debout ou qui marchent pieds nus, entraînant un frottement excessif au niveau de l’avant du pied. Cette pathologie bénigne mais potentiellement très invalidante concerne à la fois l’esthétique des chaussures et le style de vie. Voyons maintenant dans quels cas la chirurgie devient nécessaire.
Traitements non chirurgicaux
Avant d’envisager une intervention chirurgicale, plusieurs traitements conservateurs peuvent être mis en place pour tenter de soulager les douleurs causées par un névrome de morton. On commence généralement par les solutions les moins invasives.
Repos et port de chaussures adaptées
La première étape consiste à éviter toute activité provoquant une douleur ou une gêne au niveau du pied. Un repos relatif, avec décharge de l’appui podal est recommandé. Il faut également porter des chaussures suffisamment larges à l’avant, avec un bon amorti, pour éviter la compression de l’avant-pied.
Orthèses et semelles
Pour soulager la pression exercée sur la zone douloureuse, le médecin peut prescrire le port d’orthèses plantaires sur mesure ou de semelles avec une dépression au niveau du névrome. Ces dispositifs permettent de dégager la zone et d’éviter les frottements.
Anti-inflammatoires et injections de cortisone
En cas de douleurs importantes, une prise d’anti-inflammatoires par voie orale pourra être conseillée pour diminuer l’inflammation autour du névrome. Des injections locales de cortisone, anti-inflammatoire puissant, peuvent aussi permettre un soulagement temporaire.
Quand envisager la chirurgie ?
Si les traitements non chirurgicaux n’apportent pas un soulagement suffisant après plusieurs mois, le recours à la chirurgie peut s’avérer nécessaire. Plusieurs critères permettent de déterminer si l’intervention est justifiée. Tout d’abord, on considère la chirurgie en cas d’échec des traitements conservateurs. Si malgré le repos, le port de semelles et la prise de médicaments, les douleurs persistent et handicapent lourdement le patient dans ses activités quotidiennes, l’ablation du névrome de morton devient alors une option à envisager sérieusement.
- La présence de douleurs intenses, réfractaires aux antalgiques est aussi un critère important.
- Lorsque les souffrances deviennent insupportables et ne passent pas, même ponctuellement, la prise en charge chirurgicale permet de retrouver une meilleure qualité de vie.
L’âge et l’état général du patient sont pris en compte par le chirurgien. Une intervention est déconseillée chez les personnes âgées ou atteintes de troubles de la cicatrisation, sauf réelle nécessité.
Complications et risques liés à la chirurgie
Bien que relativement bénigne, l’intervention chirurgicale pour traiter un névrome de morton n’est pas exempte de risques. Il est important d’en avoir pleinement connaissance avant de se faire opérer.
Risques infectieux
Comme pour toute procédure invasive, il existe un risque d’infection au niveau de la plaie opératoire. C’est pourquoi une antibiothérapie préventive est généralement prescrite. Cependant, malgré ces précautions, une infection de la plaie reste toujours possible. Les signes évocateurs sont une rougeur importante autour de l’incision, une chaleur anormale, un écoulement de pus ainsi qu’une fièvre. Dans ce cas, il est essentiel de consulter rapidement pour recevoir un traitement antibiotique adapté par voie orale ou intraveineuse.
Douleurs persistantes
Une des complications les plus fréquemment rencontrées après ablation d’un névrome de Morton est la persistance de douleurs résiduelles malgré l’intervention. Dans environ 20 à 30% des cas, les patients continuent de souffrir de gênes ou d’inconfort au niveau de la zone opérée.
Ces douleurs persistantes peuvent avoir plusieurs origines. Tout d’abord, il est possible qu’une petite partie du névrome ait été laissée en place lors de l’exérèse chirurgicale. Ce reliquat peut alors entraîner la récidive des symptômes après quelques semaines ou mois.
Face à ces douleurs tenaces, il est primordial de bien suivre la rééducation prescrite et de ne pas hésiter à consulter de nouveau en cas de persistance des symptômes. Les équipes médicales pourront alors proposer des solutions complémentaires comme des infiltrations, de la physiothérapie ou un traitement antidouleur mieux adapté.
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